Par : Cie Chao.S

Date / horaires : samedi 15 et dimanche 16 juillet à 18h15

Durée : 30 min

Tout public

« Les poètes déclarent que jamais plus un homme sur cette planète n’aura à fouler une terre étrangère – toute terre lui sera native -, ni ne restera en marge d’une citoyenneté – chaque citoyenneté le touchant de ses grâces -, et que celle-ci, soucieuse de la diversité du monde, ne saurait décider des bagages et outils culturels qu’il lui plaira de choisir. » Déclaration des poètes – Patrick Chamoiseau

C’est autour du mot Fraternité que l’idée a commencé à éclore.

Les termes de l’écrivain Velibor Colic dans son texte « L’exil c’est d’avoir un accent partout, y compris chez soi » ont fait écho à cet élan chorégraphique.

« Même murmuré, un mot peut se transformer en cri. Consciemment ou inconsciemment l’exilé nous interroge. Quel est notre rapport avec l’autre, mais avec le vrai autre qui est différent?

Pourquoi cette peur? Et cette haine? C’est la vie. Probablement. L’humanité oubliée, la fraternité choisie, notre monde qui prêche le nomadisme et qui en même temps déteste les nomades. »

« Dans chaque Homme il y a un peu le destin de tous les Hommes. Nos destins sont liés, il n’y a pas une seule « patrie » ni un « sol » unique, le destin d’un homme peut devenir le destin de nous tous. L’Ulysse d’aujourd’hui est un naufragé… C’est ainsi qu’on peut, qu’on doit, au lieu de dire « eux », dire tout simplement « nous ».

« Une jungle » est née de la nécessité de soutenir par la danse, un regard orienté sur l’empreinte de l’exil dans le corps de deux jeunes adultes en devenir. Pour que ce regard posé soit visible par tous ceux qui passent par là, « Une Jungle » est créée pour la rue, ou tout autre espace ouvert et accessible au plus grand nombre.

Parce que c’est bien dans la rue que tout se passe, que tous nous passons, et que tous ceux qui y vivent nous regardent passer…

« Une Jungle » est porté par une femme et un homme, peut-être un père et sa fille ou une mère et son fils ou deux amants ou un frère et une soeur ou deux étrangers….On n’en sait rien.

« Une jungle » se joue sur et autour d’un tapis persan. Leur sol, leur refuge, leur racine, leur fardeau.

La pièce est écrite de bout en bout, comme un fil inéluctable, un destin qui se trace sans pouvoir le détourner de sa trajectoire.

Les deux interprètes sont tour à tour, bousculés, enlisés, percutés, écrasés, propulsés par cette destinée qui s’impose à eux. Il n’y a pas de sens, de raison, d’explications… Pas le temps pour ça.

Le jeu est dans l’action, celle qui nous fait avancer coûte que coûte.

C’est une danse de l’agir. Une émotion brute générée par l’errance de corps nomades livrés à eux même.

Stabat Mater et le texte de Patrick Chamoiseau dans sa « Déclaration des poètes », ont été de précieux partenaires d’écriture.

Une jungle est une tentative

Une jungle est une prise de parole poétique

Une jungle c’est une femme, un homme, leur danse et la rue tout autour

Une jungle est une prise d’espace au milieu de la foule

Une Jungle pour porter un regard à défaut de porter secours

Se saisir de la danse pour qu’elle soutienne ce premier pas vers l’autre.